Succès pour le WTSC !
Du 5 au 7 octobre s’est tenu à Bruges le World Textile Services Congress (WTSC). Quinze ans après sa première édition en Grande-Bretagne, l’événement a su rassembler quelque 200 participants venus s’informer sur les tendances mondiales en matière d’industrie d’entretien des textiles.
D’après les organisateurs, l’enthousiasme des participants issus de douze pays différents et les retours très positifs exprimés par ceux-ci pourraient bien les inciter à ne pas laisser s’écouler autant de temps d’ici la prochaine édition ! Les conférences ont été appréciées, même si bien sûr il s’agissait d’abord d’un événement plutôt « business » et de mise en réseau. Les congressistes ont en effet eu tout le loisir d’établir et de renforcer leurs contacts professionnels, de parler à de nouveaux partenaires potentiels, d'échanger des expériences et de glaner quelques nouvelles idées. Plusieurs décideurs ont également partagé leurs points de vue avec les participants aux conférences, donnant lieu parfois à des discussions animées.
Un aperçu des tendances mondiales
Avec 20 ans d'expérience en tant que responsable des achats pour deux grandes multinationales - elle est actuellement directrice des achats pour Accor Hotels, au Benelux -, Willemijn Martens est revenue sur les tendances en matière d’entretien du linge et de services textiles. Si elle a souhaité rassurer le public en rappelant que « le linge est inextricablement liée à un lit, et le lit est l'élément le plus important pour tous ceux qui passent la nuit dans un hôtel » elle n’a pas caché que la tendance lourde du moment serait plutôt à la réinternalisation de la prestation d’entretien du linge. « Les hôtels achètent leurs propres draps à nouveau. Ceci est principalement le cas pour les serviettes, un peu moins pour les draps. Ils optent pour un système de deux postes de coûts distincts : l'investissement initial dans les draps d’une part, et l'entretien des textiles de l'autre. Pour ces derniers, ils achètent leurs propres machines et détergents et capitalisent sur leur propre personnel. » Un choix que la spécialiste explique par la menace d’attentat qui impacte le taux d’occupation des établissements, mais aussi la perception des propriétaires d’hôtels quant à la prestation de location-entretien, « surtout les petits hôtels indépendants qui entrent sur le marché et pèsent lourd sur cette tendance mondiale. Ils n'ont pas en effet essuyé de mauvaises expériences en ce qui concerne la possession et la gestion du parc de linge et ne voient que des avantages dans ce choix : commande de nouveaux draps quand ils en ont envie, dotations suffisantes, pas de souci de livraison ni d’erreur, choix propre de la qualité des textiles… A contrario, ils pensent qu’externaliser la prestation engendre un certain nombre d'inconvénients, notamment en termes de qualité et de traçabilité. Ces nouveaux entrepreneurs sont très difficiles à convaincre sauf si vous utilisez des arguments solides. » Et de citer quelques exemples : coordination des coûts entre taux d’occupation et services textiles, absence d’investissements financiers sur le linge et le matériel, concentration sur son cœur de métier, gain d’espace à consacrer à autre chose… « En général, la qualité de l'entretien des textiles est aussi plutôt meilleure. La question de la livraison peut également influencer ce choix. Ainsi, les services de blanchisserie doivent être flexibles, et même livrer la nuit si nécessaire. Naturellement, sans réveiller les clients ! »
Autre sujet abordé, la question de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) a cristallisé bon nombre de points d’actualité convergeant vers une même interrogation : comment augmenter son chiffre d'affaires en créant une image de durabilité démontrant que nous nous soucions de notre société ? D’après, Sylvie Thonnerieux, responsable chez ACTE International, « la RSE n’est plus une option, c’est devenu une obligation. Quels sont les défis que cela pose pour l'industrie des services textiles ? » Et de s’appuyer sur un exemple pour le moins concret : « Nous devons capitaliser sur le flux croissant d'immigrants. Peut-on leur donner un emploi ? Nous devons aussi refuser de faire affaire avec des entreprises coupables d'esclavage moderne, par exemple sous la forme de travail forcé, l'exploitation des enfants et la traite des personnes. Vous devez être particulièrement prudent avec des partenaires basés en Turquie, Thaïlande, Myanmar et Corée du Nord. Nous devons nous éloigner du salaire minimum et payer des salaires justes. Et nous devons répondre aux préoccupations des clients - à la fois B2B et B2C. Si nous le faisons, alors l'avantage concurrentiel sera plus grand que les risques que nous prenons en changeant. »