Une réunion fin novembre, à l’initiative des organisateurs de JET Expo, en amont du salon qui aura lieu du 8 au 10 novembre 2015, a rappelé les enjeux principaux des secteurs de la blanchisserie, du pressing et de la laverie, et a présenté les perspectives d’aujourd’hui pour relever les défis de demain.
Pour aborder ce sujet, étaient présents autour d’Antonius Streichenberger et Patrick Bert, les commissaires généraux du salon : Christine Balmont, Présidente de l’Association Française des Laveries ; Nathalie Matignon, Déléguée Générale du Groupement des Entreprises Industrielles de Services Textiles (GEIST) et Pierre Letourneur, Vice-Président de la Fédération Française des Pressings et Blanchisseries (FFPB).

Menaces à l’horizon
Frappées de plein fouet par la crise, les industries de la blanchisserie, du pressing et de la laverie renouent depuis peu avec la croissance, une reprise qui reste néanmoins à confirmer. De plus, certains facteurs interrogent ce bilan positif et sa pérennité. De nombreuses barrières comme les nouvelles mesures fiscales, la baisse des dépenses de l’Etat ainsi que les diverses hausses des coûts de fonctionnement sont autant de menaces pour ce secteur qui doit se réformer durablement.

Les laveries doivent se réinventer
Le secteur des laveries fait face à de nombreuses contraintes depuis quelques années avec notamment la hausse des charges et de la TVA et le maintien dans le même temps des coûts des prestations offertes par les laveries. Pour autant, compte-tenu de la facilité administrative liée à l’ouverture d’une laverie, on assiste à un grand renouvellement du secteur. Une dynamique alimentée par un rebond suite aux décrets de 1998 et 2012 : « de nouvelles machines, plus performantes, moins énergivores ont été achetées, ce qui a nettement contribué au renouvellement de l’image et de la qualité des prestations offertes par les laveries », note Christine Balmont. Un effort jugé toutefois insuffisant par la présidente de l’AFL, face à la montée d’une concurrence féroce (laveries mobiles, machines à laver partagées). Parmi les pistes à explorer, l’impérieuse nécessité de diversifier les services offerts. Connexion wifi, distributeurs de boissons fraîches ou chaudes, distributeurs de bonbons… autant de gages pour rendre les laveries plus confortables et aptes à créer le lien social et la convivialité recherchés par les clients. Autre proposition plus audacieuse, l’animation des laveries pour en faire de véritables lieux de vie.

Le pressing en transition
Le secteur du pressing doit pour sa part faire face au défi du renouvellement. Face aux départs importants en retraite des propriétaires de pressing, le secteur est fragilisé par une fermeture massive des structures et un renouvellement des exploitants qui n’est pas automatique. Autre coup porté à la santé du secteur : la nouvelle réglementation 2345 interdisant le perchloréthylène, solvant jugé dangereux mais pourtant majoritaire dans la pratique. Conséquences : 30% des pressings concernés par ce changement de technologie ont fermé et les autres choisissent majoritairement (66%) l’aquanettoyage comme alternative. Parmi les pressings qui demeurent attachés au nettoyage par solvant, le KWL est le plus choisi (78%).
Le passage à l’aquanettoyage n’avait toutefois pas été anticipé par les fabricants de machines qui souffrent à leur tour de cette transition brutale, et avec eux, tout l’amont de la filière : revendeurs de machines, distributeurs de produits… Les aides financières consenties par l’État ont toutefois permis d’adoucir ce virage mais les années à venir inquiètent les professionnels : « Après 2015 tout sera à négocier » confie Pierre Letourneur. D’autant plus que ces aides poussent dans le sens d’une sortie des solvants, alors que les professionnels, soutenus par les Agences de l’eau notamment, s’interrogent sur les conséquences environnementales de l’aquanettoyage.

Ligne écoresponsable pour la blanchisserie
Nathalie Matignon a pour sa part présenté lors de cette rencontre son organisation et les principes vertueux qu’elle a choisi d’adopter afin d’appréhender le tournant économique, cruel pour de nombreux acteurs. Réutiliser les produits, limiter les déchets et préserver les ressources sont des valeurs propres au développement durable que le GEIST souhaite mettre au cœur de sa pratique : « L’amélioration des techniques pour préserver la ressource dans un marché qui souffre est une de nos priorités » explique ainsi Nathalie Matignon. C’est dans cette perspective que le GEIST a travaillé avec les Agences de l’eau sur une étude pour la réduction des substances dangereuses dans l’eau qui a fait parler d’elle. Le GEIST souhaite ainsi mettre en avant ces engagements pris par la profession et ainsi convaincre de nouveaux clients des intérêts à recourir à leurs services. L’organisation, qui souhaite mettre au centre de ses procédés les impératifs du développement durable, a un véritable souci pédagogique : « Il faut faire comprendre aux professionnels les intérêts de la location de linge pour assurer la sécurité de leurs employés qui portent des vêtements de protection bien entretenus, pour l’assurance d’une sous-traitance professionnelle de leurs textiles, et le respect des procédés de lavage vertueux sur le plan écologique ».