Le 3 et 4 avril dernier, l’association des gouvernantes générales de l’hôtellerie a organisé un voyage d’études chez Garnier-Thiebaut à Gérardmer dans les Vosges. Une occasion unique de découvrir l’un des rares tisseurs, ennoblisseurs et confectionneurs encore en activité en France.

« Minutie, précision, technicité... », les membres de l’AGGH (Association des gouvernantes générales de l’hôtellerie) en visite chez Garnier-Thiebaut n’en reviennent pas. La vénérable entreprise vosgienne, fer de lance de Vosges Terre Textile et de France Textile, entreprise du Patrimoine Vivant n’a pas usurpé sa réputation de confectionneur de linge de maison et d’hôtellerie haut-de-gamme.

En 1995, le textile périclite dans l’hexagone, Paul de Montclos vient de reprendre l’entreprise Garnier-Thiebaut : « Nous ne pouvions être compétitif face aux marchés asiatiques, ni en production, ni en prix. Et pourtant, il y avait un savoir-faire unique dans l’entreprise que je ne pouvais laisser perdre. Rendez-vous compte, j’y ai identifié 72 métiers différents !  J’ai alors pris une décision à contre-courant de la logique industrielle, se spécialiser dans les petites séries personnalisées, ici, dans les Vosges. Une décision qui a sauvé l’entreprise et lui a permis de se développer dans plus de 85 pays. » Et Paul de Montclos transforme l’entreprise : embauche de stylistes en provenance du luxe, investissement sur des équipements performants informatisés, lancement de collections saisonnières... Une petite révolution pour le linge de maison !

D’Addis-Abeba à Tokyo, le succès du linge damassé

Lors de la visite les gouvernantes générales ont pu découvrir la variété des gammes de Garnier-Thiebaut (16 000 références), sa grande spécialité restant le linge jacquard (motifs tissés), pour lequel il tisse, ennoblit et confectionne dans ses usines des Vosges. Au détour des allées, les gouvernantes générales remarquent, prêt à partir, le linge pour des hôtels de luxe du monde entier, d’Addis-Abeba à Tokyo, en passant des blanchisseurs aussi bien locaux que nationaux qui le proposent en location. « Recevoir l’AGGH, c’est pour nous l’occasion de mieux faire connaitre nos métiers et notre savoir-faire, mais aussi de pouvoir échanger sur leurs attentes car ce sont des fonctions opérationnelles, en contact direct avec les clients, les lingères, les femmes de chambres et leurs avis sont toujours très importants pour nous », a déclaré Paul de Montclos. Pour Corinne Veyssière, la présidente de l’AGGH, « Ces Eductours, comme nous les appelons, sont le meilleur moyen de se former aux produits de notre profession. C’est aussi l’occasion de se retrouver et d’aborder des questions sur l’évolution de nos métiers dans une ambiance conviviale. Le choix d’un linge plus responsable fait partie des réflexions de nos établissements. Avec des visites de ce type, nous sommes en mesure d’apporter des éléments concrets. »

Garnier Thiebaut annonce un chiffre d’affaires de 70 millions 30 en France et à l’export, 30 aux Etats-Unis où la marque dispose d’un atelier de confection, et 10 avec les boutiques. L’AGGH regroupe 170 membres dans toute la France et va s’étendre au-delà de nos frontières avec très prochainement une antenne à Bruxelles.