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22 juin 2020 16:54:34

Location-entretien. Les services textiles pour relancer l’économie

Location-entretien. Les services textiles pour relancer l’économie

Une note conjointe de tous les syndicats professionnels des services textiles des pays européens représentés par l’ETSA, dont bien entendu le GEIST, enjoint les pouvoirs publics à inscrire les prestations de ce secteur parmi les activités propices à une relance de l’économie, en y intégrant les qualités de l’économie circulaire.

Avec une taille actuelle du marché d’environ 11 milliards d’euros, l’industrie européenne des services de location textile a une importance économique significative et contribue de façon non négligeable à la création de valeur et à l’emploi dans l’économie européenne. Le marché global a connu une croissance au cours des dernières années dans presque tous les segments et tous les types de produits. Avec plus de 135 000 employés en Europe, le service textile est donc une industrie qu’il ne faut pas sous-estimer ! Les services textiles font en outre partie d’une solution accessible à d’autres entreprises pour faire face à la crise du Covid-19 et à la situation post-Covid-19, notamment parce qu’elles fournissent le matériel hygiénique et les textiles hygiéniquement propres au reste de l’économie.

Des mesures attendues

C’est fort de multiples arguments que l’ETSA requiert l’attention politique et réclame la mise en œuvre de plusieurs mesures, à commencer par la reconnaissance des services textiles professionnels comme services essentiels. « La sécurité de secteurs tels que le social et la santé, ou de nombreuses autres industries, dépend de l’hygiène des textiles. En raison de l’augmentation significative de l’exigence d’hygiène lors d’une pandémie, davantage de textiles hygiéniques seront nécessaires dans de nombreux domaines économiques pour des raisons de protection professionnelle et civile. Les fournisseurs de services textiles sont indissociables de la garantie de services d’hygiène. Cependant, ils ne peuvent remplir cet objectif que s’ils sont reconnus comme des services essentiels. Dans le cas contraire, ce sont des approvisionnements en désinfectants, des équipements de protection et l’accès aux services de garde d’enfants pour les personnels travaillant dans les services textiles qui ne sont pas accessibles, comme l’a montré la récente crise. Toute interruption de traitement ou d’approvisionnement de blanchisserie peut entraîner en quelques jours des fermetures : celle d’hôpitaux, d’établissements de soins pour personnes âgées ou de pompiers, de services d’urgence, d’industries alimentaires ou pharmaceutiques, ou d’autres industries et services essentiels, qui ne sont plus en mesure d’assurer leur fonction de service public. Les services textiles doivent être considérés comme faisant partie intégrante de ces services et industries », détaille l’ETSA.

Le syndicat pousse par ailleurs au redémarrage des activités économiques : « Les mesures de soutien économique futur après la pandémie doivent être renforcées et accélérées. Ce n’est qu’en poussant au développement de l’activité économique et en favorisant l’augmentation de la demande, que les faillites et d’autres besoins de soutien économique par le gouvernement peuvent être évités. La procédure doit être transnationale. Nous soutenons les efforts de l'UE pour renforcer l’économie avec le plan de relance et ses outils, le fonds de relance et le budget à long terme de l'UE. Nous croyons fermement qu’une reprise durable et circulaire est possible. Les services textiles avec leurs produits hygiéniques, réutilisables et réparables font partie d’une solution pour toutes les entreprises qui doivent faire face au Covid-19, qui leur permet de revenir en toute sécurité à la normale. »

Durable VS jetable

Troisième cheval de bataille pour les membres de l’ETSA : protéger les chaînes d’approvisionnement et les emplois locaux. « Des produits jetables, qui ont parcouru des milliers de kilomètres, inutilement emballés, transportés par des chaînes d’approvisionnement mondiales, sont susceptibles de rupture d’approvisionnement dans des situations de pandémie. D’autre part, le secteur des services textiles crée des emplois dans nos régions et est moins enclin aux restrictions que certains produits à usage unique en période de pandémies. Les entreprises de services textiles offrent du travail dans chaque bassin d’emploi, disposent de chaînes logistiques courtes et minimisent les matériaux d’emballage – en conséquence de quoi, la sécurité de l’approvisionnement est également garantie en cas de crise ou de pandémie. »

L’ETSA appuie également sur les vertus de son modèle en termes d’économie circulaire. « En termes de disponibilité, de protection de l’environnement et d’hygiène, le modèle d’économie circulaire des services textiles devrait devenir standard. Les itinéraires de livraison courts, la durabilité, la disponibilité et la préservation environnementale caractérisent les fournisseurs de services textiles. L’exigence actuelle d’hygiène ne doit pas conduire à mettre au goût du jour des produits jetables. La protection de l’environnement et la mise en œuvre des objectifs liés à la politique environnementale ne doivent pas être négligées. La crise montre qu’il existe des solutions hygiéniques et durables. L’utilisation cohérente de solutions réutilisables peut apporter une contribution significative à la réalisation des objectifs liés à la politique climatique de l’UE », pointe l’association.

Les services textiles représentent en effet un modèle d’économie circulaire moderne, la préservation des ressources et l’assurance de systèmes efficaces de gestion et de recyclage de l’énergie, ainsi qu’une logistique économe en ressources. « Les inconvénients des produits à usage unique sont leur rapport coût-bénéfice, la quantité de déchets et les implications sur le transport mondial. Les textiles réutilisables polluent beaucoup moins l’environnement que les matériaux à usage unique et favorisent l’utilisation durable de ressources limitées. »

Stopper le lavage domestique des vêtements de travail

Ultime argument développé par les syndicats européens : la sécurité. « Le soin professionnel des vêtements, et spécialement des vêtements de travail, est l’une des mesures les plus importantes pour protéger les employés. Le lavage des vêtements de travail des secteurs de la santé et de l’économie sociale est extrêmement délicat, car en plus du coronavirus, ces textiles peuvent également contenir d’autres germes et virus hospitaliers invisibles. De nombreuses entreprises ne sont pas conscientes de ce problème et permettent à leurs employés de laver leurs vêtements de travail à la maison. »

Or, la sécurité pour les vêtements de travail ne préoccupe pas seulement les établissements de santé. L’hygiène professionnelle est également essentielle lors de la préparation des vêtements de travail de l’industrie, du commerce, de l’hôtellerie, etc. La responsabilité incombe clairement aux entreprises – même si les employés portent leurs vêtements privés.

« Si les employés rapportent des vêtements potentiellement contaminés à la maison pour les laver, ils transportent avec eux les germes issus de leur travail vers leur environnement privé. Des études ont montré que la plupart des machines à laver domestiques n’inactivent pas les virus tels que le coronavirus, la grippe ou les norovirus. Pendant une pandémie, cela peut entraîner une propagation plus large des virus. La recherche montre également que les vêtements de travail qui ont été lavés à la maison ont une charge de germes significativement plus élevée après lavage que les vêtements qui ont été traités dans des blanchisseries industrielles. Cela s’applique également au linge plat – comme le linge de lit ou de table. »

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