Entretien Textile


Laveuse-essoreuse aseptique : maillon clé dans la méthode RABC
Dans chaque blanchisserie, le process de lavage est vital pour assurer un excellent niveau de désinfection du linge. La première cause de recontamination du linge propre, c'est le linge sale non isolé : la nouvelle réglementation impose de séparer la blanchisserie en deux zones délimitées par une cloison. C’est là que la laveuse-essoreuse aseptique trouve sa place ! 
" Respecter la méthode RABC et l’hygiène du linge, c’est proposer un service irréprochable pour le confort et la sécurité des résidents et des patients. C’est accéder à une organisation optimale de la blanchisserie et donner la preuve écrite et durable que le linge est traité correctement. La barrière aseptique impose une organisation du travail dans la blanchisserie dès l'arrivée du linge sale. Les tâches sont hiérarchisées, les gestes sont étudiés et précisés, la marche en avant est respectée. Cette organisation est la garantie d'un confort de travail unique, d'un résultat fini impeccable et de gains de productivité », explique t-on chez Electrolux. Dès 1989, la marque lance la laveuse essoreuse ''barrière'', dont la conception même impose marche en avant et propreté irréprochable des locaux et du linge. Elle s'engage ensuite dans la lutte contre les infections associées aux soins, et diffuse des conseils sur les règles d'hygiène à respecter en blanchisserie. « Il est par exemple recommandé de séparer la blanchisserie en deux zones distinctes, avec une cloison pour isoler le linge propre et le protéger du risque de recontamination : c’est la blanchisserie barrière. » Avec 2 500 machines ''barrière'' installées dans le monde, Electrolux est leader sur ce marché. « Conçues pour les blanchisseries très exigeantes en matière d'hygiène, nos laveuses essoreuses barrières fournissent une protection fiable contre la propagation de germes, de bactéries et de particules de poussière lors du lavage : pas de contamination du linge propre par le linge sale. L'enregistrement des procédés (en option) permet le contrôle et la traçabilité des caractéristiques de chaque cycle de lavage. »
Une offre large
Du petit tonnage aux besoins plus conséquents, l’offre très vaste de solutions en barrière aseptique est en mesure de permettre à chacun de trouver chaussure à son pied, de l’atelier modeste à la blanchisserie industrielle conséquente.
Dans tous les cas, certains paramètres sont incontournables, à commencer par la séparation totale du linge sale et du linge propre. Dès lors, l’organisation et l’architecture du site sont impactés, puisque le chargement du linge sale se fait par la porte avant et le déchargement du linge propre par la partie arrière, une cloison séparant les deux côtés de la machine. « Il faut un respect maximum du flux de circulation du linge toujours vers l’avant, ce qui évite tout risque de contamination du linge propre. Le processus de lavage hygiénique doit être optimum, grâce à une exécution précise des paramètres programmés tels que le temps, la température et le dosage des produits chimiques », note t-on chez Girbau. Pour Danube International, la laveuse aseptique « est la solution idéale pour éviter tout croisement linge sale linge propre dans les blanchisseries et éviter, à ce stade, sa contamination. Cette machine est spécialement conçue pour se placer à travers une cloison : cette séparation physique est rendue possible par le système de double portes opposées à 180°, une dans le local sale pour le chargement et une dans le local propre pour le déchargement. C’est la solution idéale pour appliquer la méthode RABC (Risk Analysis and Bio contamination Control - NF EN 14065 de mai 2003) dans les meilleures conditions, en offrant au personnel utilisateur sécurité, confort, ergonomie et un gain de place très apprécié. »
Certes, les laveuses aseptiques facilitent la mise aux normes de l’unité de blanchisserie. Mais si elles sont bel et bien un maillon clé dans la méthode RABC, elles ne sauraient éliminer à elles seules les risques, et doivent être associer à un mode d’organisation bien déterminé.
3 questions à …  Stéphane Réauté, 
responsable Blanchisserie – P.H.L. – Salubrité à Mont de Marsan (40)
Vous étudiez actuellement la possibilité d'appliquer la méthode RABC dans votre blanchisserie. Quelles sont les principales difficultés pour concrétiser cette approche sur le terrain ?
Les principales difficultés peuvent être d’ordre normatif : la méthode RABC n’étant que recommandée et non imposée (contrairement  à la méthode HACCP). Celle-ci n’est pas considérée comme elle le devrait, alors qu’elle permettrait de valoriser le métier de blanchisseur et son savoir-faire. Le métier de blanchisseur est souvent méconnu et/ou mal considéré par nos partenaires (professionnels médicaux, para-médicaux, techniques…), souvent surpris, lors de visites, de l’organisation et du process industriel mis en place dans les blanchisseries. Les difficultés peuvent être aussi d’ordre managérial : il s’agit d’une démarche nécessitant inéluctablement l’adhésion et l’engagement de la direction de l’établissement, cette méthode recommandant, avant toute formalisation, une mise en conformité de l’outil de production (bâtiment, matériels, flux,…), et donc des investissements. Par ailleurs, la méthode RABC  ne s’arrête pas aux frontières de la blanchisserie (depuis l’arrivée du linge sale jusqu’à la préparation des armoires de linge propre), mais s’étend du lit du patient au lit du patient. Elle nécessite donc une vision globale impliquant la mobilisation d’acteurs aux compétences diverses. Ce projet doit être porté et suivi de façon pérenne. Enfin, la difficulté peut aussi être financière. Les blanchisseries hospitalières font souvent partie d’un tout : un service logistique au milieu des services de soins. Les investissements de renouvellement et de modernisation dont aurait besoin ce service logistique passent bien souvent après ceux programmés pour les services de soins rendus prioritaires. Cela est dommageable dans la mesure où la logistique, en l’occurrence la fonction linge, est au cœur du soin et permettrait de répondre au plus près des attentes de nos clients. Aussi, dans un souci de compétitivité et dans la conjoncture actuelle, la recherche d’optimisation conduit à accroître la productivité agent en blanchisserie notamment, l’objectif étant avant tout de répondre prioritairement aux besoins quantitatifs des services de soins, l’aspect qualitatif étant occulté en partie alors qu’il est pourtant fortement recommandé d’assurer la traçabilité de la garantie hygiénique du linge, notamment vis-à-vis de nos clients, qu’ils soient internes à l’établissement ou externes.

En quoi une laveuse-essoreuse aseptique est-elle un incontournable dans la conception "matérielle" d'une configuration RABC ?
Elle permet simplement la séparation du secteur sale et du secteur propre avec le chargement du linge sale côté sale et le déchargement du linge lavé côte propre, évitant toute manipulation du linge lavé par des agents affectés au secteur sale. Cet équipement est nécessaire pour le traitement du linge fragile ou délicat et/ou de petites masses de linge ne pouvant pas être traitées en tunnel de lavage.

Quels développements souhaiteriez-vous voir sur ce type de machine ?
Parmi les laveuses-essoreuses, certaines offrent déjà des options telles que l’intégration des pesées des charges de linge, le bac de récupération des eaux de rinçage et de neutralisation, la traçabilité des programmes de lavage et des cycles… Les progrès porteraient plus sur : la fiabilité du système de pesée, cette option pouvant se dérégler dans le temps ; l’analyse et la traçabilité des bains (pH, température…) ; la masse de linge humide en fin de cycle pour faciliter le calcul du T.H.R. ensuite.
La Méthode RABC est-elle obligatoire?
Les normes ont un caractère volontaire et s'y conformer n'est pas une obligation. Elles traduisent l'engagement des entreprises de satisfaire un niveau de qualité et de sécurité reconnu et approuvé.
Les normes peuvent soutenir la réglementation qui relève des pouvoirs publics et dont l'application est imposée en étant citées comme documents de référence. La méthode RABC n’est donc pas obligatoire. Par contre, son application est de plus en plus recommandée. Il est à noter d’ailleurs que la norme EN 14065
est en cours de révision.
L’URBH, le GEIST et le CTTN IREN travaillent actuellement sur le nouveau projet de norme.
Le calendrier est serré puisque cette révision (amorcée en octobre 2013) doit s’opérer d'ici juin 2014. La prochaine réunion de travail a lieu le 23 avril prochain à Bruxelles au CEN (comité européen de normalisation)  avec les représentants de différents pays européen, dont l’URBH.
(Source : URBH)
Le concept « barrière » en bref
Opter pour une laveuse aseptique permet :
> de réduire le risque d'infections dans les environnements du secteur santé
> d’éviter la contamination microbiologique du processus de lavage
> d’assurer  une désinfection optimale
> d’assurer l’absence de contact linge désinfecté et propre et le linge contaminé et sale

Globalement, les caractéristiques rencontrées sont les suivantes :
> Conception à deux portes
> Paroi physique séparant le côté chargement
du côté déchargement
> Positionnement automatique du tambour
> Choix entre détergent liquide ou poudre (nombre de compartiments variable)
> Blocage automatique du tambour extérieur pendant le chargement et déchargement
> Systèmes permettant de réduire la consommation d'eau et d’énergie
3 questions à …  Maxime Baget, 
CBS-Services (33)
En quoi une laveuse aseptique peut-elle trouver sa place dans le secteur privé ?
Les normes d'hygiène RABC ne concernent pas seulement le secteur public, mais aussi les blanchisseries privées car, de plus en plus, elles traitent le linge des établissements de santé. De ce fait, elles doivent répondre elles aussi à certaines normes. Par conséquent, le domaine privé a les mêmes obligations que le secteur public. CBS-Services a par exemple récemment équipé une blanchisserie du secteur privé qui traite du linge de résident. Son nouveau matériel lui permet de réduire les risques microbiens, mais aussi d’accéder aux marchés publics des hôpitaux et maisons de retraite qui imposent la méthode RABC. L’impact est par ailleurs également ergonomique, notamment grâce aux nouvelles technologies Girbau qui faciltent le déchargement du linge et donc le travail de l’opérateur.

De quelle manière votre entreprise accompagne-t-elle une blanchisserie dans l'application de la méthode RABC ?
CBS-Services est capable de faire l'ingénierie, la mise en place, l'installation et la formation du personnel, en collaboration avec Girbau, qui dispose de partenariats solides avec des intervenants compétents dans ce domaine pour mettre en application la méthode RABC. Celle-ci permet d’avoir une démarche qualité : assurer l’hygiène des textiles, contrôler et améliorer en permanence la qualité de la prestation, anticiper les problèmes et les risques, et proposer un système de management qui limite les contaminations microbiennes à travers l’analyse et la maitrise des risques relatifs au traitement de textiles.

Pourquoi avoir fait le choix de distribuer Girbau ?
Girbau dispose d'une gamme complète de produits répondant à l'ensemble des besoins en blanchisserie.  Une de ses usines de fabrication et de production se trouve en France. Cela permet, entre autres, une certaine réactivité en termes de service de pièces détachées…  La robustesse de ses produits est aussi à noter, puisque nos interventions sont peu nombreuses et se limitent souvent à des opérations dites de maintenance.
Parole d’expert : Pierre Gaillard,
Responsable de production au Syndicat interhospitalier du Haut Quercy
La laveuse essoreuse aseptique est-elle un maillon clé dans la méthode RABC ?
La méthode RABC (Risk Analysis Biocontamination Control) basée sur la norme européenne 14065, recommande un cloisonnement entre les deux secteurs de production lavage et finition, afin d’éviter une recontamination du linge propre après lavage.
A ce titre, une laveuse essoreuse classique avec un chargement et déchargement du linge par la même ouverture ne respecte pas les règles d’hygiène de la méthode. En effet, Il est impossible de mettre ce type de matériel entre les deux secteurs. Elle se trouvera donc systématiquement en zone sale, d’où un risque de contamination supplémentaire.
En revanche, une laveuse essoreuse aseptique constitue un maillon clé de la méthode RABC.  Ce type d’outil de lavage respecte en effet intégralement la marche en avant du linge par le biais d’un chargement des articles contaminés en secteur sale et d’un déchargement en secteur propre. Cela permet d’obtenir un linge bactériologiquement sain. Malgré tout, le respect des principales règles d’hygiène de base demeure la clé indispensable pour garantir un linge de qualité.
Les laveuses essoreuses FXB de Primus
Comme le confiait Gildas Bélédin (responsable commercial chez Primus) il y a bientôt un an dans un reportage d’Hospinews consacré à l'EHPAD de Cesny-Bois-Halbout,
« Primus fabrique des machines aseptiques de 20 à 60 kg depuis plusieurs années. » C’est pour faire face à une demande forte des maisons de retraite, où l’espace manque souvent, que Primus a décidé de développer de plus petites capacités et la compacité de ce type d’équipement. De cette volonté est née la gamme FXB, qui propose des machines en 18 et 24 kg. « Cela permet à la fois un gain de place, une meilleure ergonomie et des économies d’énergie, notamment grâce au microprocesseur employé et au pesage semi-automatique », note le responsable commercial.
La FBX se veut donc un modèle ultra compact du concept aseptique et le parfait exemple de la possibilité pour toute blanchisserie, indépendamment de sa taille, d’être en conformité avec les standards en matière d‘hygiène, la norme EN14065 et la méthode RABC.
Série BW de Girbau
La nouvelle gamme de laveuses aseptiques barrière médicale série BW intègre un nouveau design. Construites en acier inoxydable pour toutes les parties en contact avec le bain, elles allient robustesse et esthétique, la porte ajourée permettant de visualiser le linge à l’intérieur du tambour. La nouveauté réside aussi dans le nouveau système de contrôle par microprocesseur. En effet, dans le but d’uniformiser ses produits et de garder la même philosophie, la série BW se dote du microprocesseur INTELI Concept déjà présent sur d’autres modèle GIRBAU notamment les laveuses série HS. Les laveuses aseptiques barrière médicale BW sont extrêmement simples d’utilisation, les opérations de rotation du tambour et positionnement de la porte peuvent être réalisées de façon manuelle ou automatique. En mode automatique l’alignement des deux portes est parfaitement respecté pour un chargement et déchargement optimum. C’est en ouvrant la porte d’une laveuse BW que l’on prend conscience de la robustesse de la machine. Un système d’ouverture pneumatique équipe la plupart des modèles. Un système de suspension pneumatique du tambour fonctionnant à l’air comprimé et amortisseurs de type vérin hydraulique associés au convertisseur de fréquence garantissent un cycle de lavage avec un minimum de vibration (en standard sur certains modèles).
La gamme HM chez Ipso
Les hôpitaux et les environnements de soins de santé sont actuellement confrontés à une menace sans cesse croissante de contaminations microbiologiques appelées « infections nosocomiales ». Cette menace a également un impact sur le processus de buanderie. Les hôpitaux et les environnements de soins de santé doivent prendre des mesures préventives afin d’éviter toute contamination microbiologique dans le processus de buanderie.
La gamme HM de laveuses-essoreuses aseptiques réduit considérablement le risque de recontamination ou de contamination croisée grâce à sa conception de « porte double ». Ce concept sépare les côtés chargement et déchargement, garantissant un nettoyage optimal en évitant tout contact entre le linge propre et désinfecté et le linge contaminé. La gamme de laveuses aseptiques HM est disponible en capacités de 16kg jusqu'à 90kg.
Gamme PCH de Krebbe-Tippo
Les machines aseptiques Krebbe-Tippo sont destinées au traitement du linge dans le respect de la marche en avant et de la méthode RABC. Encastrées dans une cloison, les deux portes opposées permettent une séparation physique entre la zone de chargement du linge sale et celle de déchargement du linge propre. L’ensemble des laveuses aseptiques de la gamme PCH prend en compte l’ergonomie au travail. Cette série est disponible en 9 capacités, réparties de 25 à 200 kg.